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Mise en lumière du processus de transformation de l'action collective par les pratiques et l'appropriation. Cas de réseaux sociaux universitaires orientés vers l'insertion professionnelle des diplômés
Audrey Morgand  1, *@  
1 : CRIISEA
Université de Picardie Jules Verne
UFREG PLACETTE LAFLEUR, 80000 AMIENS -  France
* : Auteur correspondant

Le réseau social est un principe organisationnel perçu comme un modèle de coordination des activités. Dans la littérature, il s'apparente à un mode de coordination alternatif à la hiérarchie et aux relations contractuelles. Cette conception est souvent reprise en Sciences de Gestion mais elle ne permet pas de comprendre les logiques concernant le rapport aux ressources sans terme fixe ni contrat explicite. Les travaux sur la coopération sont nombreux, cependant la compréhension du phénomène coopératif au sein des réseaux sociaux reste un parent pauvre de la littérature. Ainsi, cette communication tente de mettre en lumière le phénomène complexe de la coopération dans les réseaux sociaux par le biais de l'analyse du processus de transformation de l'action collective au travers trois cas de réseaux sociaux orientés vers l'employabilité des diplômés universitaires. Notre recherche identifie que dans le cas de ces réseaux sociaux, la coopération ne résulte pas de procédures formelles. L'importance est donnée à l'engagement de l'acteur dans le rapport coopératif. D'ailleurs, ce rapport est identifié comme relevant d'une coopération coordinatrice. Nous identifions comme premier mécanisme générateur de la coopération coordinatrice, la complémentarité (objectivation de l'insertion professionnelle, construction de sens et définition des finalités de l'action collective). Le deuxième mécanisme porte sur la finalité commune (les logiques d'appropriation). Le troisième mécanisme recense la réciprocité (engagement des acteurs selon des finalités auto-produites collectivement et la régulation conjointe).

Nous percevons que le processus de transformation de l'action collective vise la construction collective d'un enjeu : celui de l'insertion professionnelle. Cet enjeu ne signifie pas pour autant qu'il y ait partage de l'intégralité des objectifs. Chaque acteur protège ses propres ressources et agit selon ce qui l'anime et en ce qu'il croit. La communication relève le besoin d'un management qui ne soit pas un obstacle à la coopération. En effet, la coopération dans les réseaux sociaux universitaires exige une forme d'intentionnalité, dans le principe où l'engagement des acteurs doit être consenti et non soumis par des règles provenant des décideurs des établissements ou par l'environnement (législateur, politique, social). De plus, le mode de gestion doit laisser la place à des zones d'incertitude permettant aux acteurs de travailler pour les objectifs qui les animent.


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