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Tour à tour perçue comme un lieu de rapport de force ou un lieu de coopération, la chaîne logistique s'est récemment ouverte à une analyse en termes de coopétition. Toutefois, ce type d'analyse s'est principalement appuyé sur une approche par les jeux, réduisant ainsi le comportement des différents acteurs à une recherche d'optimum dont le chercheur s'efforce de rendre compte au travers d'une modélisation. Des travaux récents (Le Roy, 2008 ; Depeyre et Dumez, 2008 ; Segrestin, 2008 ; Lazega, 2008) tendent à remettre en cause cette approche par les jeux car ils éludent une large part des échanges sociaux contribuant au développement des règles de coordination structurant ces coopétitions.
En nous appuyant sur l'étude du cas d'une mutualisation logistique sur un territoire excentré et en mobilisant le cadre de la théorie de la régulation sociale (Reynaud, 2004, 1991), nous avons constaté que la mise en oeuvre d'une coopétition suppose la construction d'un acteur collectif dont la géométrie est susceptible de varier. Elle suppose également la construction collective et progressive, de règles, au-delà d'un simple jeu dans le cadre de règles préétablies.
